Des scientifiques chrétiens
Nombreux sont ceux qui, aujourd'hui, parmi les scientifiques, les philosophes et même les théologiens postulent pratiquement comme un fait établi et évident, une séparation radicale entre les sciences et la foi, et en particulier la foi chrétienne, avançant hardiment que la science et la foi sont diamétralement opposées dans leurs démarches respectives ainsi que dans leur nature propre.
Successivement, à travers les siècles, la philosophie des Lumières teintée par le doute quant à l'existence d'un Être Suprême, le rationalisme et le scientisme souvent imprégnés d'anticléricalisme, ainsi que l'humanisme déifiant l'Homme et la nature au détriment du Créateur, - un humanisme souvent enfoui dans les méandres d'une philosophie athée ou d'un quelconque mysticisme oriental -, puis toutes espèces de visions athées, ont voulu successivement extirper Dieu et le surnaturel de la conception du monde. La nécessaire spécialisation dans l'enseignement, à mesure que la connaissance s'élargissait et couvrait de domaines toujours multipliés (des sciences dures aux sciences de la vie et à l'art) a contribué à la fracture irrémédiable entre la science moderne et la connaissance de Dieu.
La conséquence en est que nos contemporains (y compris nos scientifiques, nos philosophes et nos théologiens) sont devenus pour la plupart estropiés dans leur capacité de raisonner correctement, ce qui a rendu difficile une réflexion métaphysique et théologique personnelle approfondie. L'éclatement des connaissances en domaines très spécialisés a embué le regard de l'homme moderne qui ne parvient plus à discerner le sens dans un monde mécanisé, impersonnel qui ne lui offre plus que des visions parcellaires et fragmentées de la réalité. Il lui manque une vision holistique et systémique, qui seule pourra de nouveau lui faire voir le plan d'ensemble, la finalité, le dessein dans la création, au lieu d'une vision dualiste à deux niveaux (le niveau inférieur des faits et de la vérité objectifs et le niveau supérieur - idéel - des valeurs subjectives, du sens, de la religion) qui dépersonnalise et l'humain et le monde, car la science revêt alors un mutisme effrayant une fois décorrélée de ses origines et ses objectifs. La communauté scientifique a postulé implicitement que l'univers était clos, ce faisant excluant ainsi volontairement les miracles et les actions providentielles de ses champs d'investigations; cette prise de position radicale a maintenant enfermé la plupart de nos contemporains dans un éloignement par rapport à l'idée même d'un Dieu créateur rationnel, intelligent et personnel. La science est devenue en définitive bien morose et triste, réduite en fait au reflet du peu de ce qui reste de la conscience de l'éternité et des aspirations profondes enfouies dans le coeur de l'homme.
Dieu a été tué à coup d'équations et de propositions...
Les lois mathématiques et physiques, l'harmonie de l'univers, tout provenait pourtant à l'évidence de Son intelligence illimitée comme la sagesse antique le reconnaissait. Mais l'homme moderne, trop orgueilleux, a préféré s'attacher à ses chimères, délaissant le Créateur, et se condamnant aussi peu à peu à une misère morale sans fin...
L'étude de l'épistémologie et de la réflexion des scientifiques qui ont le plus marqué leurs époques dans l'histoire passée des sciences montre cependant clairement que cette perception est relativement récente et qu'il n'en était pas ainsi à l'origine. Connaissances scientifiques et théologie marchaient souvent de pair. Le développement accéléré de la science telle que nous la connaissons aujourd'hui n'a pu avoir lieu que dans un cadre de pensée chrétienne qui lui a servi de tremplin extraordinaire, grâce à la conception d'un univers ordonné régi par des lois mathématiques sous-jacentes.
Ces quelques biographies ont pour but de montrer que tout véritable génie scientifique doit revenir à la Cause Première, à Dieu Lui-même. Si la science fait toucher du doigt par l'intuition l'existence de Dieu, c'est la foi en Jésus-Christ qui permet cependant la connaissance intime de Sa personne.
Les pères fondateurs de la science moderne
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